Ce mardi, dans le cadre d’un appel national, les étudiants en Staps de l’Upec se sont mobilisés, avec le soutien des enseignants, pour réclamer davantage de moyens.
Ils n’ont pas l’habitude de manifester. Ce mardi, les étudiants en Staps (sciences et techniques des activités physiques et sportives) de l’université Paris-Est Créteil (UPEC) ont pourtant franchi le pas. A une vingtaine. Bien moins qu’espéré par le bureau des élèves qui inscrivait son mouvement dans celui lancé par l’association nationale des étudiants en Staps. « C’est une première », relativise Lhéo Vincent, président du bureau. Une mobilisation soutenue par les enseignants et même le directeur de l’UFR de 1 300 élèves. C’est dire combien, à Créteil, « la situation est grave », prévient Thierry Maquet. A la fois au regard du contexte national mais aussi local.
Les Staps sont ceux qui ont été les plus touchés par le tirage au sort, via la plateforme APB sur laquelle les lycéens formulent leurs vœux d’inscription. Sur 1 500 demandes, seules 491 ont été retenues à Créteil, soit un sur trois. Le ratio le plus faible du pays, selon l’association nationale des Staps. Il est d’un sur deux en Ile-de-France. Selon Thierry Maquet, le ministère travaille à un nouveau système, à base de « pré-requis », en étudiant le dossier. Objectif : recruter des profils beaucoup plus motivés, et réduire le taux d’échec. Ce qui gonflera un peu plus les effectifs dans les années supérieures. Alors que ces filières sont de plus en plus courues. Un phénomène qui pourrait encore être décuplé par un effet JO.
350 km parcourus chaque semaine entre les différents sites
Alors à Créteil, étudiants et enseignants le disent en chœur : il faut pousser les murs du site de Duvauchelle. Officiellement, la fac affiche une capacité de… 306 places en 1re année de licence. « On doit migrer sur différents sites, à Sénart (77), en fac de droit, sur le Campus Centre, on s’organise par covoiturage », détaille Lhéo Vincent. En une semaine, ils parcourent 350 km. Certains cours ont aussi été placés le samedi matin.
« Quand on voit les moyens en droit par exemple, on se demande comment c’est possible », s’interroge cet étudiant. Tout aussi « choqué » de devoir mal se nourrir, alors qu’« on nous dit que la nutrition c’est super important ». Le Crous a déserté le site depuis plusieurs années, obligeant les jeunes à ramener « leur gamelle mangée sur les escaliers ». « Cette année, un food truck est là, mais il propose des burgers à 8 € ! », regrette Lhéo Vincent.
Autant de revendications que la délégation a listées à la présidence de l’université. Tout en relayant celles de la direction de l’UFR qui réclame 80 000 € de matériel et 76 heures d’enseignement supplémentaires.
« L’UPEC prend en compte la gravité de la situation pour les étudiants et a alerté les autorités compétentes », prévient l’université, qui soutient la mobilisation. Elle « s’engage à tout mettre en œuvre pour offrir les conditions d’enseignement les meilleures possibles à ses étudiants ». L’établissement attend son enveloppe. En juillet, le ministère avait promis des moyens supplémentaires. Contacté ce mardi soir, celui-ci n’a pas apporté d’éléments nouveaux.
Source : Le Parisien